25 août 2011

Le frelon asiatique, une nouvelle menace pour l'abeille


Le frelon asiatique mangeur d'abeille sévit dans les ruchers du sud ouest de la France et s'étend peu à peu dans le reste de l'Hexagone et hors de ses frontières. C'est un problème de plus pour les abeilles qui disparaissent des ruches de nos campagnes...
Ce frelon aussi connu sous le nom de vespa velutina, se nourrit d'insectes, et principalement d'abeilles.
Avec sa face orangée, des pattes jaunes, son corps plus fluet et plus foncé que le frelon européen, le frelon asiatique est facile à reconnaitre. Le frelon européen ou frelon jaune est lui plus clair, plus coloré, avec le thorax strié noir et jaune.

La technique de chasse du vespa velutina est impressionnante: dos à la ruche, il guette le retour de l'abeille, chargée de pollen et de nectar, et la ponctionne. Il s'éloigne un peu plus loin pour la dépiauter et ne garder qu'une partie de son thorax, riche en protéines, qu'il ramène à son nid pour nourrir ses larves. La traque à l'abeille commence très tôt le matin et dure ainsi toute la journée. Un vrai stress pour les butineuses et les ouvrières qui s’agglutinent à l'entrée de la ruche pour protéger leur essaim. Et les choses iront en s'aggravant : "Plus la saison va avancer, plus la colonie des frelons asiatiques sera grande, plus ils auront besoin de nourriture, donc plus importante sera la pression qu'il mettront à nos ruches et les abeilles finissent par ne plus oser sortir de la ruche pour faire des réserves pour l'hiver et pour nourrir leurs petits..." explique Mikela Untsain, apicultrice à Ascain, sur la Côte basque française. "Et c'est là donc que les colonies s'affaiblissent très vite", poursuit-elle.

Un insecte venu de Chine
Le frelon asiatique serait arrivé dans le Lot-et-Garonne en 2004, dans un lot de poteries chinoises dans lequel des reines auraient hiberné. Et de un nid à cette époque, on est passé en 2011 à 2 000 nids recensés...
Le vespa velutina n'a pas de prédateur dans le pays. En fait, le seul prédateur du frelon est un autre frelon. Il en existe une dizaine en Asie et l'équilibre se fait entre eux. Chez nous, il y a bien le frelon européen, mais il ne gravite pas dans la même sphère de biodiversité et ne représente pas de menace.

Les parades contre le frelon asiatique
A l'heure actuelle, il existe deux moyens pour tuer les frelons asiatiques : mettre des pièges devant les ruches et détruire les nids.
Les pièges sont des bouteilles en plastique dans lesquelles l'apiculteur met un mélange de bière et de sirop sucré; un appât qui attire le frelon, mais heureusement pas l'abeille. Le hic, c'est que ce piégeage attrape d'autres insectes qui sont nécessaires à la biodiversité, et qui sont aussi d'autres proies du frelon, ce qui rend l'abeille d'autant plus vulnérable. Quant aux nids, ils sont souvent perchés très haut dans les arbres et difficiles à repérer et à détruire. On les aperçoit à l'automne quand les feuilles des arbres tombent, et c'est beaucoup trop tard.
Il y a eu des cas de mortalité suite à une piqure de frelon asiatique. Toutefois, il n'est dangereux pour l'homme que s'il se sent agressé.

Effet cocktail
Le frelon, rappelons-le, est une menace de plus pour la survie de l'abeille. Mais la surmortalité de ce pollinisateur indispensable à l'environnement et à l'agriculture, est multifactorielle. On parle d'un "effet cocktail" : pollution, manque de diversité florale due aux mono cultures, parasites, insecticides, et depuis peu le frelon asiatique... Même si Mikela s'en sort plutôt bien par rapport à d'autres apiculteurs, elle a tout de même perdu près de 30% de son cheptel ces dernières années.

Cliquez ici pour écouter le son>



1 commentaire :